Quand refleurira le printemps - Mélanie Doniaux
Résumé : Lorsque Jeanne apprend qu'elle est atteinte de la maladie d'Alzheimer, elle décide de ne pas se laisser abattre. Un carnet oublié la conduit à embarquer sa fille et sa petite-fille dans un road trip sur les traces de son passé. Entre fous rires, révélations et confrontations, cette escapade se transforme en une aventure rocambolesque. Ce voyage leur permettra-t-il de se redécouvrir et de renforcer leurs liens ? Ou changera-t-il à jamais le cours de leurs vies ?
ROMAN CONTEMPORAINAUTO-ÉDITIONL'AGENCE DE JULIEFEEL-GOODCOUP DE CŒUR
Antiigone
10/16/20254 min read


Ce roman, c’est un peu comme partir pour un road-trip intérieur aussi bien qu’extérieur, une aventure douce, douloureuse, lumineuse et nécessaire. « Quand refleurira le printemps » de Mélanie Doniaux traite avec une justesse rare de l’Alzheimer, de la vieillesse, et de la fin de vie, sans enjoliver ni cacher les ombres, mais aussi sans laisser la noirceur prendre tout l’espace.
Mam’Ja sent sa mémoire lui filer entre les doigts. Les visages se brouillent, les souvenirs s’effacent, et l’urgence d’agir devient une évidence. Avant que l’Alzheimer n’efface tout, elle décide d’embarquer sa fille et sa petite-fille pour un road-trip à travers les lieux qui ont compté, ces endroits où elle s’est construite, aimée, révélée. Trois générations dans une voiture, trois femmes liées par le sang mais séparées par des silences, des blessures, des secrets.
Sur la route, il y a des confidences, des éclats de rire, des tensions aussi. Il y a surtout cette volonté farouche de transmettre ce qui reste, de redonner un sens aux liens familiaux, de semer des souvenirs avant qu’ils ne disparaissent. Mélanie Doniaux nous offre un roman lumineux et bouleversant, qui parle de fin de vie sans tabou mais avec douceur, et qui nous rappelle que tant qu’il reste du temps, il est possible de dire, de partager, d’aimer.
Le road-trip ajoute une dimension presque symbolique : les paysages changent, les routes défilent, le temps semble à la fois suspendu et s’égrenant. On est avec elles, dans la voiture, dans la douceur d’un matin, dans le poids d’un souvenir, dans l’incompréhension qu’on ne sait pas encore dire, dans les aveux laissés pour plus tard.
Dans « Quand refleurira le printemps », l’autrice aborde l’Alzheimer, la vieillesse et la fin de vie avec une délicatesse rare et sans tabou. Loin d’être un simple décor tragique, la maladie devient un fil conducteur, montrée dans ses pertes mais aussi dans les instants d’humanité qu’elle n’efface pas. La vieillesse, elle, n’est ni idéalisée ni dramatisée : elle est décrite comme une étape complexe, faite de déclins physiques mais aussi de désirs et de dignité préservée. Quant à la transmission, elle traverse tout le roman, incarnée par le carnet oublié, le road-trip et la visite des lieux de jeunesse qui deviennent autant d’occasions de dire, de partager, de laisser une trace avant qu’il ne soit trop tard. L’autrice explore ainsi, avec sensibilité et justesse, le dilemme de la fin de vie : jusqu’où continuer, jusqu’où choisir, et comment préserver ce qui reste d’essentiel dans l’existence.
Ce qui m’a particulièrement touchée, c’est la plume de Mélanie Doniaux : fluide, dépouillée, sans fioriture. Le style ne sur-joue pas, il ne cherche pas à émouvoir à tout prix, mais il soulève l’émotion sans que l’on puisse toujours dire comment. On rit, on fronce les sourcils, on a le cœur serré, on se surprend à retenir ses larmes, parce que Mam’Ja reste un personnage entier, plein de chair, de défauts, de tendresse, de colère aussi. Et parce que les deux générations (sa fille, sa petite-fille) ne sont pas des faire-valoir : elles sont là, vivantes, imparfaites, parfois en conflit, parfois complices, parfois dépassées, mais toujours essentielles.
Si j’ai un bémol, c’est… la couverture. Et ce n’est pas rien : d’abord parce que le visuel d’un roman feel-good contemporain ou traitant de sujets graves comme Alzheimer doit préparer le lecteur à ce qu’il va vivre, pas le tromper. Honnêtement, sans lire le résumé, j’aurais pensé à une romance young adult ou à quelque chose de plus léger, d’amour ado, voire du fantasy avec des fées. La couverture laisse penser à un autre genre, ce qui peut dérouter ou faire fuir certains lecteurs qui auraient, sinon, vraiment apprécié. Ce détail ne gâche pas le livre, mais il est dommage de ne pas être aligné sur le fond dès le premier regard.
Pour conclure, si tu es du genre à aimer les histoires qui te parlent à la fois au cœur et à la pensée, Quand refleurira le printemps est une pépite. Si tu veux une lecture qui ne passe pas par le glauque ni par le pathos gratuit, mais qui donne à ressentir, à pleurer, à rire, à réfléchir. Si tu as envie d’une œuvre qui honore ses personnages, leurs fragilités, leurs forces, sans les édulcorer. C’est un coup de cœur. Je recommande ce roman à tous ceux qui lisent pour ressentir ce qui se tait, pour comprendre ce qui se défait, et pour célébrer ce qui persiste d’essentiel : l’amour, le souvenir, la transmission. Une œuvre qui réchauffe malgré les larmes, qui rend vivant ce qui pourrait être effacé, et qui rappelle : avant qu’il ne soit trop tard, il est bon de semer encore, d’écouter, de raconter.
Ceci est un service de presse lu dans le cadre de mon partenariat avec l’Agence de Julie.

