Le Meetic boy, mes filles et moi
Résumé : Vous connaissiez la rupture par SMS… Vous allez découvrir plus indigne encore : la disparition sans un mot d'explication, le « ghosting ». C'est l'histoire d'un « ghosting » que raconte, pour la première fois, ce livre, le Meetic boy, mes filles et moi. Il en dénonce la violence psychologique pour celle qui le subit. Et la lâcheté de la part de celui qui l'impose. Véritable « page turner », de l’avis de ses lectrices et lecteurs, ce roman vous en apprend aussi sur l'amour d'une mère, les nouveaux modèles familiaux, la gémellité, l'adolescence, ou le métier de journaliste. C'est une histoire de notre époque Sur un site de rencontres, le héros, addict au travail ("workaholic"), habitant les Yvelines, aborde une mère solo de l’Est parisien. Leur relation minutée dure deux ans. Mais lorsque la femme se retrouve en garde à vue, accusée sans raison de transphobie, par une policière à l'aveuglement inouï, il la ghoste.
AUTO-ÉDITIONSOCIÉTÉROMAN CONTEMPORAIN
Antiigone
11/5/20243 min read
Salut, toi !
On se retrouve aujourd'hui pour un nouveau service presse, d’une autrice que je découvre : Rafaële Rivais, avec son roman « Le Meetic boy, mes filles et moi ». Derrière un titre comme celui, je m’attendais à un feel-good un peu chicklit, sur un couple tendance, mais que nenni.
Autobiographie ou tranche de vie ? Sous-titré « chronique », le doute plane, car il n’est pas décrit comme le récit d’une vie réelle, mais la narratrice porte le même nom et a la même profession que l’autrice et le prologue porte à l’hésitation.
C’est l’histoire de Rafaële, Parisienne du 13e, qui vit solo avec ses deux filles qu’elle a « faites toute seule ». Lisa et Mia, que tout oppose, lui donnent du fil à retordre : l’une avec ses revendications identitaires, l’autre par son poids. Dur, dur de gérer tout cela toute seule, en plus d’un travail de journaliste à plein temps. Mais l’idée d’avoir une relation avec quelqu’un de sérieux fait son chemin et la narratrice s’inscrit sur une célèbre application de rencontres. Elle y fait la connaissance de Christophe, qui la charme malgré sa méfiance. S’ensuit alors une relation en pointillés, faite de « je t’aime moi non plus » gainsbouriens. Du jour au lendemain, Chris cesse néanmoins de répondre à sa bien-aimée et elle s’interroge… commence alors une descente aux Enfers… pour mieux renaître de ses cendres, tel le Phénix ? Ce livre se veut témoin de sa résilience et de son parcours pour mieux comprendre ce qu’elle a vécu.
Mais reprenons… sais-tu ce qu’est le ghosting ? De « ghost », fantôme en anglais, c’est une façon de relationner avec quelqu’un en devant ce fantôme, en ne donnant plus aucune nouvelle du jour au lendemain. Rendu facile par nos modes de communication numériques où l’on peut aisément bloquer, spammer ou supprimer un contact, cette pratique est de plus en plus fréquente, et ce indifféremment de notre genre. Un article du Monde en donnera sa définition : « façon de mettre fin à une relation avec quelqu’un soudainement en cessant toute communication avec lui » .
D’ailleurs, j’ai trouvé cet article très intéressant, car il soulève LA thématique du roman : ghoster quelqu’un est-il moral ou non ? Est-ce un acte lâche pour s’épargner quelques mots ou simplement une manière de se préserver dans le cadre d’une relation qui ne nous convient pas ? Je ne me risquerai pas à répondre à cette question, puisque ce roman est une pote de réflexion là-dessus…
Donner un avis sur un récit personnel, sur des faits réels, ce n’est pas pareil que donner un avis sur un roman, une fiction. Dans l’un, on a une opinion sur de vraies gens, dans l’autre, sur des personnages que l’on aime être réaliste. Ainsi, il est difficile pour moi de donner mon avis sur cet ouvrage, ne sachant ce que je « juge ». D’un côté, j’aurais l’impression d’ouvrir ma bouche sur la vie de quelqu’un et sur une situation où je n’ai qu’un point de vue, celui de la narratrice, de l’autre, je dirais que les protagonistes mis en scènes et les situations qu’ils vivent sont parfaitement décrits, mais… logique, si ce sont de vrais événements qui sont racontés. Bref, je m’enlise, mais mon malaise demeure, car certaines situations, certaines réflexions m’ont franchement interloquée. Je serai curieuse d’avoir à lire le vécu de l’autre parti, ce fameux Christophe porté aux nues lorsque la relation se déroule bien et traîné dans la poussière dès que quelque chose ne va pas… J’ai eu l’impression de m’immiscer dans une relation conflictuelle qui ne me regarde pas, un peu comme quand un couple d’amis se dispute et me demande de prendre parti.
Pour conclure, je tiens à remercier l’auteure de m’avoir fait connaître sa plume et son livre. Le sujet du ghosting est bien mis en scène et peut amener à la réflexion ou à l’introspection si l’on est confronté à cette problématique dans notre quotidien. C’est aussi un autre regard porté sur la situation de mère célibataire et sur la construction de l’identité de genre à l’adolescence. La plume est fluide et agréable à lire et le roman se lit très vite. Un récit intéressant et bien construit pour tenter de se reconstruire et de comprendre.