Le cri de l'albatros - Jocelyne Bacquet
Résumé : Bucolique, le golf ? Tout dépend en quelle compagnie... Le mal sait se cacher partout. Frédéric en a fait les frais et maintenant il va rendre la monnaie de la pièce. Se voulant le bras armé de la vengeance, d'une froideur machiavélique, il déborde d'un trop-plein de traumatismes déformant sa vision de toute chose. Il avance comme une machine, bien décidé à faire résonner aux oreilles de ses victimes le « cri de l'albatros », une façon pour lui de mettre définitivement à terre ses adversaires. Le duo Verney / Charcot se voit ici aux prises avec un tueur en série « par nécessité », implacable et aux desseins non négociables. Le jugement est rendu, la sentence est en route...
AUTO-ÉDITIONTHRILLER
Antiigone
11/13/20253 min read


« Le Cri de l’Albatros », de Jocelyne Bacquet, est le troisième opus des enquêtes de Verney et Charcot, ce duo de policiers aussi élégant que redoutable. Cette fois, leurs pas les mènent sur un terrain pour le moins inattendu : celui du golf. Et crois-moi, derrière les pelouses impeccablement tondues et le calme apparent des greens, se cache une affaire des plus sombres.
Et si le calme feutré d’un parcours de golf cachait un véritable champ de bataille ? Sous la plume affûtée de Jocelyne, la vengeance prend des allures de rituel macabre. Frédéric, brisé par la vie, s’improvise justicier et sème la mort au rythme du terrifiant « cri de l’albatros ». Face à lui, Verney et Charcot, le duo d’enquêteurs, aidés de l’inénarrable Durand, se lancent dans une chasse haletante où chaque coup peut être le dernier. Un polar intense, élégant et terriblement addictif.
Je t’avoue que le monde du golf m’est totalement inconnu et ne m’a jamais attirée plus que ça. Pourtant, dès les premières pages, je me suis laissée emporter par cette atmosphère feutrée, presque trompeuse, où chaque silence semble cacher un secret.
L’autrice a ce talent rare de rendre un univers étranger captivant, presque hypnotique. On entendrait presque le bruit sourd des balles, le murmure du vent entre les arbres… et, en fond, ce cri d’albatros qui résonne comme un mauvais présage. Et, surtout, on ressent le travail immersif de recherche pour rendre tout ce petit monde cohérent et bien documenté !
J’ai adoré retrouver Verney et Charcot. Leur complicité, leur manière de se comprendre d’un simple regard, leur équilibre entre rigueur et intuition. Tout est là, plus affirmé que jamais. On sent qu’ils ont évolué, gagné en profondeur sans rien perdre de ce qui fait leur charme. Leur duo, c’est un peu comme un bon vin : il se bonifie à chaque enquête.
L’intrigue, elle, est diaboliquement bien construite. Jocelyne joue avec nos nerfs et nos certitudes, nous entraînant de fausse piste en fausse vérité. Tant de fois, je pensais avoir compris les tenants et les aboutissants de l’intrigue… pour me rendre compte que j’étais loin du compte. Le suspense est constant, la tension palpable, et la révélation finale m’a littéralement bluffée. Il y a aussi cette petite teinte de psychologie qui se glisse mine de rien dans les relations entre les personnages et le tueur, tout n’est pas tout blanc ou tout noir au regard du passé et des actes de chacun. Et ça, c’est top !
Ce que j’aime décidément chez cette autrice, c’est sa plume. Elle est fluide, précise, sans jamais être froide. Elle peint ses scènes avec justesse, ses dialogues sonnent juste, une pointe d’humour maîtrisé se glisse régulièrement dans le récit et chaque mot semble choisi pour frapper là où il faut. Il y a une vraie élégance dans son écriture, une maîtrise du rythme qui donne à ses romans cette saveur si particulière… même dans un roman policier !
Pour conclure, en refermant « Le Cri de l’Albatros », j’ai eu ce petit pincement qu’on ressent quand on quitte des personnages qu’on aime. Ce mélange de satisfaction et d’impatience, celle de les retrouver dans une prochaine enquête. Si tu cherches un polar prenant, mené tambour battant par un duo irrésistible et dans un cadre aussi original qu’inquiétant, et que tu veux découvrir le golf sous une autre facette, tu viens de le trouver.


