La mélodie oubliée - Laure Enza

Il y a des livres qu’on ouvre par curiosité et qui finissent par nous accompagner longtemps après la dernière page. « La mélodie oubliée » de Laure Enza fait partie de ceux-là. Présenté comme un roman feel-good, il va pourtant bien au-delà du simple divertissement : il explore des thèmes universels et profonds qui résonnent en chacun de nous.

Un petit pitch s’impose. Aidan avait tout pour lui : le sport, l’ambition, la fougue de la jeunesse. Jusqu’au jour où un terrible accident de moto vient briser son élan et l’oblige à faire face à l’impensable : l’ombre d’une invalidité permanente. Refus, colère, obstination… Aidan ne veut rien savoir des psys, des ateliers de relaxation ou de la musicothérapie. Son seul horizon ? Retrouver son corps d’avant. Mais la vie, parfois, aime nous surprendre. Dans son quotidien débarquent alors des personnages hauts en couleur, drôles, têtus et terriblement attachants, qui vont secouer ses certitudes. Pas à pas, note après note, ils l’aident à découvrir une autre manière de se reconstruire, à faire émerger la mélodie qui sommeille en lui. Et si cette harmonie inattendue devenait la clé pour transcender l’épreuve et redonner un sens à sa vie ?

Au cœur du récit, on suit Aidan dans son parcours après un accident qui bouleverse son existence. La résilience, thème central, est traitée avec beaucoup de justesse : ce n’est pas un concept abstrait, mais un processus concret, fait de hauts et de bas, de doutes et d’avancées. Le roman invite aussi à repenser nos priorités, nos relations et notre rapport à la vie. La famille et l’amitié jouent un rôle clé, offrant des repères solides et des appuis précieux pour se reconstruire.

J’ai adoré la place accordée à la musicothérapie. Elle n’est pas simplement un décor ou un gadget scénaristique, mais un véritable moteur de reconstruction et d’émotion. Laure Enza montre avec délicatesse comment la musique peut aider à se réapproprier son corps, ses émotions et son identité. Cette approche m’a rappelé Benjamin, le personnage principal de mon propre roman « La fleur de l’âge », lui aussi musicothérapeute malgré lui, qui lui aussi s’appuie sur l’art et les liens humains pour se reconstruire.

Le parcours de soins et de rééducation d’Aidan est dépeint avec un réalisme saisissant. On sent que l’autrice a mené un travail de recherche sérieux pour rendre cette partie crédible : rien n’est idéalisé, les difficultés et la lenteur des progrès sont là, palpables. Cela donne au roman une authenticité rare dans ce type d’histoire. Par moments, j’ai eu l’impression de retrouver l’atmosphère du film Patients de Grand Corps Malade, avec cette sincérité brute qui mêle douleur, espoir et humour.

Je connaissais Laure Enza pour ses chroniques littéraires, ses « ortho-grave » et pour son talent à naviguer entre différents genres littéraires, mais c’est la première fois que je la lis. Et quelle agréable surprise ! J’ai trouvé sa plume fluide, claire, agréable à lire, sans fioritures inutiles, tout en gardant une vraie musicalité. Elle réussit à équilibrer émotion et légèreté, ce qui rend la lecture à la fois prenante et réconfortante.

Pour conclure, après cette très belle lecture, je garde en tête cette impression d’avoir vécu une expérience immersive et sincère, où l’émotion se mêle à l’espoir. Un roman qui célèbre la force intérieure, les liens humains et le pouvoir de l’art pour se reconstruire. Un roman feel-good que je recommande chaleureusement à tous ceux qui aiment les histoires touchantes, réalistes et profondément humaines.

Ceci est un service de presse lu dans le cadre de mon partenariat avec l’Agence de Julie.