Il n'existe qu'une façon de guérir le cancer - Azra Raza

Résumé : « J’aurais été incapable d’écrire ce livre à trente ans. Non parce que les recherches que j’ai menées ou les articles que j’ai publiés ont depuis changé ma perspective, mais parce que les décennies pendant lesquelles j’ai pris soin de milliers de patients atteints de cancer et accompagné nombre d’entre eux jusqu’à la mort ont été un préalable indispensable à cette rédaction. » Ainsi débute le témoignage de l’oncologue et professeure de médecine Azra Raza de son combat contre le cancer. Celui de ses patients, mais aussi de son mari, épreuve au cours de laquelle elle acquiert une expérience intime de la maladie. Un récit de vie, mais également et surtout un coup de poing contre les pratiques thérapeutiques actuelles visant au traitement de la maladie plutôt qu’à sa prévention. De cette course folle, explique-t-elle, la maladie sort presque toujours vainqueur après avoir épuisé le patient tant physiquement que psychologiquement et financièrement. Azra Raza plaide ainsi pour une détection précoce de la première cellule cancéreuse, de sorte à éliminer celle-ci avant qu’elle n’évolue sous forme d’un système incurable et hors de contrôle. Un texte sensible, ponctué d’élégantes références littéraires et dont on ne sort pas indemne.

EDITIONS 41 - QUANTOSOCIÉTÉSCIENCE

Antiigone

9/11/20253 min read

"Il n'existe qu'ne façon de guérir le cancer : le prévenir" du professeur Azra Raza.
"Il n'existe qu'ne façon de guérir le cancer : le prévenir" du professeur Azra Raza.

Il y a des livres qu’on ouvre avec appréhension, parce qu’ils parlent de réalités qui nous touchent de près. Et puis il y a ces livres qui, une fois refermés, laissent une impression de clarté, d’apaisement et même d’espoir. C’est exactement ce que j’ai ressenti en lisant « Il n’existe qu’une façon de vaincre le cancer : le prévenir », du professeur Azra Raza, paru aux éditions Quanto, en 2021.

Je l’avoue : en découvrant le titre, j’ai eu un petit réflexe sceptique. « Il n’existe qu’une façon de vaincre le cancer : le prévenir »… voilà une formule qui sonne presque trop sûre d’elle, un beau serment comme on en fait tant aux patients démunis. Ma première réaction a été : « Si c’était aussi simple, ça se saurait ! » 🙄

Mais très vite, au fil des pages, j’ai compris que le propos de l’autrice n’était pas une promesse miracle, mais une démonstration rigoureuse : le monde scientifique, tel qu’il est organisé aujourd’hui, n’investit pas assez dans la prévention, préférant concentrer l’essentiel de ses ressources sur les traitements une fois la maladie déclarée.

Le message du Professeur Raza est clair : aussi impressionnants soient les progrès de la médecine, la véritable victoire se joue en amont. Prévenir, détecter tôt, anticiper, voilà le cœur de son plaidoyer. Ce n’est pas seulement un argument théorique : c’est un appel vibrant à transformer notre façon de penser la médecine.

En tant qu’ancienne soignante, ce discours résonne particulièrement. J’ai vu de près ce que la maladie inflige quand elle est découverte trop tard. Lire ces pages m’a confortée dans l’idée qu’investir dans la prévention n’est pas une utopie, mais une nécessité.

Ayant accompagné des patients dans leur parcours de soins contre cette maladie, j’ai souvent ressenti cette frustration de ne pouvoir agir qu’une fois le cancer déjà présent, installé, parfois trop avancé. La lecture de ce livre m’a rappelé pourquoi il est essentiel de déplacer notre regard : ne plus attendre l’inéluctable, mais apprendre à voir, à anticiper, à prévenir. Je crois sincèrement que ce type de réflexion pourrait transformer non seulement la médecine, mais aussi notre manière d’aborder la santé.

Je ne m’attendais pas à ce que la lecture soit aussi fluide. Malgré les notions scientifiques parfois pointues, le style d’Azra Raza reste limpide. Elle a cette façon d’expliquer qui donne l’impression d’assister à une conversation, pas à un cours magistral. Par moments, j’ai même eu l’impression qu’elle me parlait directement, comme une collègue ou une amie de longue date.

En refermant ce livre, je me suis sentie à la fois plus instruite et plus apaisée. Comme si quelqu’un avait mis des mots simples sur un sujet qui, d’ordinaire, nous échappe par sa complexité et son poids émotionnel. Et c’est peut-être ça, la vraie force de ce livre : nous redonner prise, face à l’impuissance que le mot « cancer » provoque souvent.

Je tiens à remercier les éditions Quanto pour leur confiance et leur envoi.

Avis de Publishers Weekly sur le livre du professeur AZra Raza.
Avis de Publishers Weekly sur le livre du professeur AZra Raza.

Dans une autre vie, j’étais psychologue en oncologie, et je connais la lourdeur que peut représenter un mot comme « cancer ». C’est une maladie qui ne se limite pas aux cellules et aux protocoles : elle bouleverse des vies, des familles, des histoires. Ce qui m’a profondément touchée dans ce livre, c’est justement cette capacité de l’autrice à mêler la science et l’humain, en racontant son expérience vécue de la maladie de ses patients, de sa manière de les écouter, de prendre en compte leurs singularités.

Elle n’édulcore rien : elle parle avec précision de recherche, de traitements, de limites médicales. Mais elle n’oublie jamais les visages derrière les chiffres. Ses récits personnels, ses souvenirs de patients et même sa propre expérience donnent une profondeur rare au texte. On lit un essai scientifique, oui, mais porté par une voix profondément humaine.