À tous ces instants de nos vies - Estelline Cotta

Dans son roman autoédité « À tous ces instants de nos vies », Estelline Cotta nous invite à suivre le destin de trois femmes que tout semble séparer, mais que la vie va réunir autour d’une cause commune. Mathilde, en pleine tourmente personnelle après un divorce, tente de retrouver un équilibre dans un quotidien fragilisé. Iaéra (j'adore ce prénom !), encore lycéenne, porte dans ses rêves l’énergie et les idéaux de la jeunesse, avec cette conviction que le monde peut – et doit – être changé. Annick, quant à elle, regarde la vie depuis le seuil de la retraite, riche de son expérience, mais encore avide de transmettre et de s’engager. Ensemble, ces trois voix composent une fresque douce et humaine, où la solidarité devient le fil conducteur.

L’intrigue prend racine dans un combat très concret : sauver un parc urbain menacé de disparition. Ce choix narratif, loin d’un enjeu spectaculaire ou dramatique, ancre le récit dans un réalisme accessible à tous. Cet espace vert connu de tous les protagonistes devient à la fois un symbole et un refuge, un lieu où se jouent les questions essentielles de notre époque : comment habiter le monde, comment préserver les espaces communs, comment inventer de nouvelles formes de résistance dans un quotidien souvent pressé et individualiste.

Selon moi, la force du roman réside dans la manière dont l’autrice donne vie à ses héroïnes. Chacune incarne un âge de l’existence, avec ses doutes et ses ressources, à travers trois points de vue bien distincts. La charge mentale de la quarantaine de Mathilde, vécue comme une refonte douloureuse mais nécessaire, l’adolescence d’Iaéra, pleine d’élan et de contradictions et la maturité d’Annick, qui refuse de se résigner à l’effacement. Ces trois temporalités dialoguent, s’enrichissent, et finissent par trouver une forme d’unité dans l’action collective.

Ce qui émerge de ma lecture, c’est un sentiment de réconfort et d’élan. À travers l’histoire de ces trois femmes, le livre nous rappelle qu’il existe, au milieu des bouleversements intimes et des menaces collectives, des instants précieux où l’on choisit de se relier aux autres. Ces instants deviennent des points d’appui, des respirations nécessaires pour affronter la complexité du monde.

La plume d’Estelline Cotta se distingue par sa clarté et sa simplicité. L’écriture n’a rien de maniéré : elle se lit avec fluidité, comme une conversation sincère avec des personnages qui pourraient être nos voisines, nos amies ou même nous-mêmes. Le ton se veut chaleureux, mais jamais mièvre. L’autrice choisit l’authenticité, préférant les nuances de l’expérience humaine aux effets artificiels. C’est un roman qui ne cherche pas à impressionner, mais à toucher.

En refermant « À tous ces instants de nos vies », je garde la sensation d’avoir partagé un moment de douceur et de vérité. C’est un roman qui s’adresse à celles et ceux qui cherchent dans la lecture une forme d’encouragement, une invitation à croire encore en la puissance des liens humains. Ni roman à suspense, ni épopée flamboyante, il s’affirme comme une histoire de proximité, un récit du quotidien sublimé par la chaleur des rencontres.

Ceci est un service de presse lu dans le cadre de mon partenariat avec l’Agence de Julie.