A nobody in Neverland - Mathieu Guibé

Résumé : JE NE SUIS PERSONNE AU PAYS DE NULLE PART. Enfants, Piotr et Aymlin étaient inséparables, jusqu'à ce qu'il disparaisse du jour au lendemain alors qu'il n'avait que seize ans. Des années plus tard, elle le découvre à la une des tabloïds : une rockstar controversée qui se fait désormais appeler Peter. Envolé, le jeune adolescent doux qu'elle connaissait. Le leader des Lost Boys est sombre et autodestructeur. Quand ils se recroisent, Aymlin se confronte à cette métamorphose. Peter la repousse et tente tout pour se faire détester mais elle s'accroche, car elle refuse de croire qu'il ne reste plus rien de son ancien ami. Et au milieu de ces retrouvailles mouvementées, une question demeure : pourquoi Piotr a-t-il fui sept ans plus tôt, abandonnant celle qui comptait le plus pour lui ?

ROMAN CONTEMPORAINCOUP DE CŒUR

Antiigone

12/16/20253 min read

A nobody in Neverland de Mathieu Guibé, aux éditions Nox.
A nobody in Neverland de Mathieu Guibé, aux éditions Nox.

Attention… je lance mon ALERTE COUP DE CŒUR ! 💖
Tu sais, ce genre de lecture qui t’attrape par la main au premier chapitre, t’emmène dans un monde à la fois familier et étrange, et ne te lâche plus avant la dernière page. « A Nobody in Neverland » de Mathieu Guibé, publié chez Nox, m’a complètement happée et, soyons honnêtes, avec un prénom comme Wendy, il y avait peu de chances que je résiste à une revisite de Peter Pan !

Depuis toujours, j’ai une affection particulière pour les relectures de contes, surtout celles qui explorent l’envers du décor, les zones d’ombre, les non-dits. Peter Pan fait partie de ces histoires qui me touchent profondément (même si le personnage de Wendy dans la version originale de J. M. Barrie me gonfle particulièrement ! 😅) : ce refus de grandir, cette frontière fragile entre rêve et réalité, entre l’enfance et le monde adulte…

Alors quand j’ai découvert le titre « A Nobody in Neverland », j’ai su que ce roman allait me parler. Et je ne me suis pas trompée. Ce que j’ai trouvé ici, ce n’est pas juste une revisite ou une réécriture : c’est une réinterprétation émotionnelle du mythe. Un miroir tendu vers nos propres ressentis, nos doutes, nos failles, nos blessures d’enfance.

Je suis tombée amoureuse de la plume de Mathieu Guibé il y a déjà quelque temps, avec les deux tomes de « Ashes Falling for the Sky ». Son écriture m’avait bouleversée par sa sensibilité, son lyrisme, cette façon unique qu’il a de parler d’émotions sans jamais tomber dans le pathos. Dans son dernier roman, cette magie stylistique opère à nouveau. Chaque phrase semble ciselée avec soin, chaque mot choisi pour sa musicalité et sa portée émotionnelle. Il y a quelque chose de presque poétique dans sa manière d’aborder la douleur, le manque, la quête de soi.

Ce que j’aime chez lui, c’est qu’il écrit avec le cœur et avec une grande lucidité. Il ne cherche pas à enjoliver le monde, mais à en révéler la beauté fragile, même dans les moments sombres. Et ça, c’est rare. Ce qui rend « A Nobody in Neverland » si particulier, c’est la façon dont les émotions deviennent le véritable moteur de l’histoire.

On suit des personnages en quête d’eux-mêmes, qui se débattent avec leurs ressentis, leurs souvenirs, leurs manques. Ce n’est pas un roman d’action ou d’aventure au sens classique, mais une exploration intérieure, fine et sensible, de ce que signifie « être quelqu’un », ou au contraire, « n’être personne ». En parler davantage révélerait une partie de l’intrigue, ce qui n’est pas mon but. Je peux juste te dire que je comprends très bien le personnage de Piotr, de Peter… Et comme ses chansons pour ses fans, l’auteur met des mots sur mes ressentis et ce vide intérieur que je ressens parfois, alors merci ! 💖

L’intrigue ne se contente pas de revisiter le mythe de Peter Pan : elle le détourne intelligemment pour en faire une réflexion sur l’identité, sur la peur de grandir, sur la perte de l’innocence et la difficulté d’habiter pleinement le présent. C’est un roman qui pousse à l’introspection, qui invite à se questionner sur nos propres émotions : que fait-on de nos rêves ? de nos blessures ? de cette part d’enfance qu’on tente tant bien que mal de préserver ?

L’un des grands plaisirs de ma lecture a été de débusquer les clins d’œil au conte original. Mathieu Guibé s’amuse à parsemer son récit de détails, de symboles et de noms qui résonnent avec l’univers de Peter Pan, sans jamais tomber dans le clin d’œil forcé. Ces références ne sont pas là pour faire joli : elles servent à ancrer émotionnellement le lecteur dans un espace familier, tout en le déstabilisant. C’est à la fois un hommage et une réinvention. Et pour moi, lectrice prénommée Wendy (le hasard fait bien les choses !), c’était un véritable régal de repérer ces échos à l’histoire que j’aime depuis l’enfance.

Le petit plus ? Un univers musical entre rock et métal, avec des références à chaque début de chapitre, comme une bande son à cette lecture si émouvante et survoltée ! Et une mise en page de ouf ! On en parle des pages qui s'éclaircissent au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire ? Je te laisse découvrir pourquoi...

Pour conclure, « A Nobody in Neverland » est bien plus qu’une revisite de conte : c’est une plongée poétique dans nos émotions les plus profondes, une invitation à se retrouver soi-même. C’est un roman qui parle de perte, d’identité, de reconstruction, mais aussi de beauté, d’espoir et de résilience. Je ressors de cette lecture émue, chamboulée, apaisée (et le cœur brisé !). Mathieu Guibé a ce don rare de créer des histoires qui résonnent longtemps après la dernière page.