Madame Bœuf
Résumé : Madame Bœuf et son mari forment un couple d’humbles retraités suisses. Leur vie se conjugue au rythme du jass hebdomadaire et des sorties chez le boucher. Femme de grands principes et de petits plats, Sylviane Bœuf est impatiente d’échapper à la platitude du quotidien, le temps d’un week-end à Paris. Elle rêve de ce voyage depuis toujours, elle qui a grandi à la ferme avant de s’installer en ville pour un apprentissage, grâce à l’intervention de feu « tonton Georges », un fleuriste passionné de livres. La providence lui désigne comme compagnon de voyage Francis, le fils homosexuel de son unique amie, avec lequel elle nouera une amitié aussi inopinée que touchante. Lors de cette parenthèse parisienne grisante, l’une et l’autre entreverront la possibilité respective d’une relation amoureuse. Mais, par définition, une parenthèse est faite pour se refermer.
MASSE CRITIQUE BABELIOROMAN CONTEMPORAIN
Antiigone
2/18/20253 min read


Bonjour tout le monde !
Nouvelle Masse Critique de Babelio aujourd’hui ! 😍
Pour tout t’avouer, pour moi, « Madame Bœuf », rien que le nom, ça me donne des sueurs froides. 😱 Genre celles qui te ramènent dix ans en arrière et te font te pencher d’avant en arrière en disant « pas encore, pas encore ! » 😣. Oui, pour moi, Madame Bœuf, c’est cette voisine complètement barge qui n’était chaque jour que menaces, violence et espionnage dans mon avant-dernier logement. Ce genre de vieille bique qui hurle à la mort du soir au matin et qui m’accuse de faire du bruit, qui appelle les flics parce que je l’ai regardée à travers le mur. Non, aux dernières nouvelles, je n’ai toujours pas les super pouvoirs qu’elle m’octroie. Dommage, cela pourrait parfois être pratique… bref, pas encore, pas encore ! Alors évidemment, le titre m’a intriguée. Évidemment, j’ai eu envie de savoir qui était cette Madame Bœuf. Après tout, l’autre foldingue mériterait bien un roman, elle aussi… D’autant plus qu’il est question d’une vieille dame et que la cuisine peinte sur la couverture m’a fait penser à la sienne.
Bon, cela n’a rien à voir dans une chronique littéraire, mais c’est mon compte, c’est mon blog, j’écris ce que je veux ! 😜 Et si ça se trouve, l’abominable vraie Madame Bœuf me lira…
Heureusement, dans son livre paru aux éditions « La Veilleuse », Guy Chevalley dépeint un tout autre portrait de cette Madame Bœuf qui, sous sa plume, se révèle être une adorable vieille dame suisse (coucou mes compatriotes ! Là encore, j’ai souri à la coïncidence ! 😅) qui adore cuisiner de bons petits plats à son mari.
Son plus grand rêve va se réaliser : elle va retourner visiter Paris le temps d’une semaine prévue de longue date avec un M. Bœuf pourtant peu enthousiaste. Paris, la ville de son adolescence, où cette petiote de la ferme s’est vue propulsée grâce à son charmant, mais aujourd'hui feu, oncle Georges. Tout ne va évidemment pas se passer comme prévu ! L’aînée se verra affublée d’un compagnon de voyage qu’elle n’attendait pas et découvrira la Ville Lumière d’un autre œil, entre souvenirs d’antan et interrogations contemporaines. Madame Bœuf s’émerveille, s’émeut, entrevoit l’amitié, l’amour, et toutes ces autres belles choses de la vie qu’elle avait oubliées auprès de son compagnon de vie à l’enthousiasme aussi altéré que la santé mentale de mon ancienne voisine.
C’est l’occasion pour l’auteur d’aborder des thématiques fortes et actuelles, voire universelles, comme l’homophobie, les nouvelles relations, le poids des habitudes ou les différences de génération. Je m’attendais à des sujets comme la perte d’autonomie liée à l’âge, le poids du passé ou le regard de nos aînés sur le monde d’aujourd’hui. Que nenni ! L’auteur a su prendre un revers inattendu et m’a tenue en haleine jusqu’au bout ! On sourit, on s’émeut et on a la gorge parfois nouée durant la lecture des péripéties de Madame Bœuf !
La plume de Guy Chevalley, que je découvre à l’occasion, est fluide et agréable à lire, avec ces expressions suisses que j’ai adoré retrouver. Que de nostalgie pour moi aussi ! Mais ce temps suisse, c’était avant mon effroyable Madame Bœuf. Peut-être que je t’en parlerai davantage dans une autre chronique, si je lis un jour un livre rempli de vaches violettes et de marmottes qui mettent le chocolat dans le papier alu.
J’ai juste un petit regret sur la fin, dont je ne te dirais rien de plus, ne t’inquiète pas. J’ai un arrière-goût de « tout ça pour ça », comme si tout ce voyage n’avait servi à rien pour cette héroïne malgré elle. Dommage de la voir retourner simplement à ses fourneaux ! Pourtant, c’est annoncé dans le résumé : «cette parenthèse est vouée à se refermer… mais pourquoi ? Les choses simples de la vie ne sont-elles pas les meilleures ? C’est sans doute ce que Madame Bœuf nous apprend avec cette tranche de vie.
Pour conclure, j’ai passé un agréable moment de lecture et un excellent voyage à Paris avec cette charmante Madame Bœuf et ses compagnons de route. J’ai redécouvert cette ville avec le regard émerveillé d’une personne âgée qui, le temps de quelques souvenirs, est redevenue celle que la vie a étouffée. C’est une tranche de vie qui aborde des thématiques fortes et actuelles, qui se lit facilement et sans prise de tête.
Je tiens à remercier la maison d’édition et Babelio pour leur envoi et leur confiance.
