L'été nous va si mal

Résumé : 1976. Suzana et son mari débarquent des États-Unis pour s’installer dans une maison cossue des bords de Loire. Dany, jeune homme esseulé, est chargé de s’occuper de leur immense jardin. Très vite, un malaise s’immisce dans leur relation. Dix ans plus tôt, en Californie. Suzana cherche sa place dans le monde, accompagnée de Stuart pour qui elle a tout quitté. Leur vie de Bohème à la Jack Kerouac les mène à San Francisco en 1967, en plein Summer of Love, où ils espèrent des lendemains meilleurs. Malgré un quotidien de manifestations psychédéliques et enflammées, les amants se débattent avec leur passé et une vaine quête de sens. Cet été 1967 va façonner leur destin. Porté par une plume vivante et lumineuse, L’été nous va si mal est un voyage captivant dans une époque charnière de l’histoire où l’utopie se heurte à une réalité violente.

ROMAN CONTEMPORAINTHRILLERCOUP DE CŒUR

Antiigone

3/17/20242 min read

L'été nous va si mal, de Gilles Fiolet.
L'été nous va si mal, de Gilles Fiolet.

Une couverture, un résumé, une époque. Un coup de cœur, un coup de foudre pour ce roman. Aperçu dans la vitrine de la librairie Plumes et Jeux, librairie spécialisée dans les livres autoédités, dans laquelle j’étais en dédicace dernièrement, je me suis laissée tentée par ce livre qui m’a de suite happée.

Voici donc mon avis sur « L’été nous va si mal » de Gilles Fiolet.

L’auteur nous plonge en pleine période sixties, dans un road trip au rythme des humeurs de Suzana et Stuart, couple emblématique de ce roman. En quête d’un meilleur ailleurs et parfois d’eux-mêmes, ceux qui se sont rencontrés au détour d’une route ne se quittent plus… jusqu’à faire des rencontres qui ne feront pas tout de suite sens, mais que l’on recroisera au fil des pages. Entre passé et présent, durant le temps d’un été, le lecteur assiste à l’évolution en parallèle de ces deux protagonistes hauts en couleur, pour le meilleur… et pour le pire !

L’intrigue est très bien ficelée. Si, au début, je m’attendais à de la littérature blanche, à un road trip raconté pour nous faire voyager à travers l’Amérique et dans cette époque hippie que j’adore, on glisse petit à petit vers le thriller et la saga familiale où chaque détail compte. Habile et puissant !

Si le sang et les larmes prédominent certains passages, j’ai idéalement trouvé mon bonheur en étant plongée dans l’époque des fleurs dans les cheveux, des longues tuniques, des substances maintenant illégales, des minibus Volkswagen et des idéologies scandées en chansons. Toute cette ambiance est parfaitement retranscrite et j’ai même appris des choses sur ce qui se déroulait aux States. De la part de Gilles Fiolet, on ressent le travail de recherche et les connaissances, voire l’envie de transporter son lecteur dans cette époque qui semble lui plaire autant qu’à moi.

Les personnages sont très bien construits. On s’y attache, on s’y identifie, on aime cette Suzana et ce Stuart, même si, au fil des pages, ils ne se révèlent pas aussi insouciants et « peace and love » que ce que l’on croyait au départ.

Les émotions sont omniprésentes dans ce roman. Très bien exprimées et mises en scène, on pleure et on rit avec les protagonistes.

Le petit plus ? La bande-son du livre, très étoffée et significative, disponible au fil des pages et en fin de livre. Je crois que j’écoute chaque chanson quotidiennement depuis des années. Je n’ai donc pas eu de mal à interpréter les paroles et les intentions glissées par chaque chanson, mais peut-être qu’une petite traduction pour le lecteur non anglophone aurait été souhaitable ?

La plume de l’auteur est fluide et agréable à lire. Les dialogues sont très vivants et les passages narratifs nous immergent dans chaque lieu, chaque moment de l’histoire.

Pour conclure, gros coup de cœur pour « L’été nous va si mal » de Gilles Fiolet, de A à Z, de la couverture au point final, de la première lettre à la quatrième de couverture (même le code barre ! Non, je déconne !). Fan de l’époque hippie et de thriller, j’ai été servie ! Une très belle découverte en autoédition, que je ne me lasserai pas de recommander.