Le passé pense à nous

Résumé : Trois femmes : une grand-mère, une fillette et une fouineuse. Prudence, jeune fille timide et introvertie, est orpheline suite au décès tragique de ses parents, elle a enfoui son passé dans un mutisme. Marie, mère et grand-mère bienveillante, à son grand regret, s’est éteinte avant d’avoir le temps de parler. Mais elle a dissimulé ses derniers mots dans une lettre. Arrivée chez Chantal, sexagénaire et veuve, Prudence va être trop curieuse et faire une découverte qui va l’embarquer malgré elle dans une recherche complètement folle. Tiraillée entre peurs et devoirs, ira-t-elle jusqu’au bout ? Et la fillette où est-elle ? Ou plutôt, qui est-elle ?

THRILLER

Antiigone

1/9/20242 min read

Le passé pense à nous, de Véronique Vigreux.
Le passé pense à nous, de Véronique Vigreux.

Bonjour tout le monde !

Pour cette première chronique de l’année et pour inaugurer ce nouveau blog intégré à mon site, je vous présente « Le passé pense à nous », de Véronique Vigreux, un thriller psychologie inspiré de faits réels.

Je me suis laissée prendre au jeu de l’enquête familiale de Prudence, jeune femme muette, mais pas de bon sens. Elle découvre un journal regorgeant de révélations glaçantes sur la personne chez qui elle réalise des tâches domestiques au quotidien. Ayant pour mission de retrouver la destinataire de ce long courrier avant que l’irréparable ne soit commis, c’est une course contre la montre et les émotions de Prudence qui s’enclenche. Sa propre famille s’y retrouvera mêlée. On assistera aussi aux points de vue d’autres personnages qui, peu à peu, font sens.

Si je me suis parfois perdue entre ces multiples personnages, j’ai compris que c’était le jeu voulu par l’autrice. C’est le genre de livre qu’il me faudrait relire pour bien comprendre chaque détail et l’implication de chacun pour comprendre tous les détails savamment semés par Véronique au fil des pages.

Cette histoire est propice à aborder des thématiques qui me sont chères et pourtant si peu abordées dans la littérature : la violence faite aux hommes et l’impact sur plusieurs générations d’un drame familial. L’impact du passé dans un sens comme dans l’autre. Difficile de vous en dire plus sans trop révéler l’intrigue, mais sachez que tout cela est très bien traité et documenté par l’autrice. Les scènes sont malheureusement très réalistes et font froid dans le dos. Elle dépeint des personnalités perverses, narcissiques et profondément toxiques avec une grande précision.

Si j’ai été happée par l’intrigue et touche par les sujets abordés, c’est avec le style, la plume de l’auteure, que j’ai eu un peu plus de mal. Je tiens à dire que j’ai lu cet ouvrage dans sa première version autoéditée et que ces détails auront peut-être été corrigés dans sa nouvelle édition. Je m’explique : dans des scènes sérieuses, comme celles de souvenirs traumatiques ou de scènes de violence, j’ai été dérangée par l’emploi de certains mots au registre comique, qui décrédibilisait ces séquences lourdes de sens. Ensuite, les inversions de sujet-verbe à foison ainsi que des phrases très longues m’ont freinée dans ma lecture. J’ai également trouvé dommage que quelques coquilles et le non-respect de certaines règles essentielles, comme les majuscules aux incises et des tirets simples au lieu des tirets cadratin se soient glissés dans ce livre. En soi, rien de bien méchant, mais le tout accumulé m’a laissé un goût d’inachevé.

Pour conclure, j’ai passé un bon moment de lecture avec « Le passé pense à nous », un livre qui traite avec beaucoup de justesse et d’émotions des thématiques qu’il est important de mettre en scène dans la littérature. Montrer ainsi que cela existe, lever les tabous, est un rôle majeur de l’écrivain engagé, selon moi. Malgré quelques freins au niveau de la plume de l’auteure, c’est un pari réussi pour ce thriller psychologique que je vous recommande vivement !