Elles et le feu

Hello, you !

On se retrouve aujourd'hui pour une nouvelle Masse Critique Babelio, avec un roman de fantasy Young Adult.

« Elles et le feu », d’Alice Doublier, paru aux éditions Hachette Romans, nous plonge dans un monde où de multiples royaumes se réunissent pour un séjour fatidique à l’issue duquel LE prince tant convoité devra choisir sa princesse. Chacune des héritières espère être choisie, tant pour des questions d’honneur ou de pouvoir. Toutes ? Pas si certaine. Alyhia de Ramil a bien intérêt à se faire oublier pour ne pas déclencher l’horreur et réveiller le passé. Mais tout ne se passe pas comme prévu, bien entendu, car les sentiments s’en mêlent.

Cette histoire, c’est d’abord celle de son héroïne et principale voix narrative : Alyhia. C’est ce que je n’ai d’ailleurs pas compris. On nous prédit un récit sur trois personnes dans le résumé et le titre, mais les deux autres ne font office que de figurantes et n’ont que quelques chapitres de leur point de vue, chapitres qui ne sont pas décisifs dans l’intrigue… Peut-être qu’elles prendront plus d’importance dans les tomes suivants. Enfin, je l’espère, car elles ont (aussi) du potentiel et des choses importantes à raconter.

Je disais donc que c’était l’histoire d’Alyhia, une héroïne qui va opérer une réelle évolution au cours du récit et que j’ai beaucoup aimé suivre. De princesse soumise et résignée à son destin de paria, elle va devenir une véritable guerrière et influencera le destin de son royaume en plus du sien.

Hormis Alyhia, comme dans tout roman fantasy ou fantastique que je lis, je me suis perdue dans les multiples prénoms et appartenances familiales et royales, me demandant sans cesse qui est qui et qui vient d’où. Un petit arbre généalogique ou une carte des Royaumes, comme il se fait souvent en début ou fin de livre, aurait été appréciés.

C’est également l’occasion d’aborder des sujets transposable dans notre monde sans magie ni créatures mystiques : les violences conjugales et les relations toxiques et d’emprise. Glissées insidieusement dans l’histoire de (presque) chaque princesse, ces relations sont vécues différemment selon les mœurs des royaumes et l’éducation reçue par chacune. J’ai trouvé cela très intéressant et bien construit du point de vue humain, montrant une capacité d’analyse fine des relations interpersonnelles de la part de l’autrice. Je ne le répéterai jamais assez : la fiction est un excellent moyen de sensibilisation et, ici, le pari est réussi. C’est un roman profondément féministe, qui pointe du doigt des problématiques qui nous concernent tous !

J’ai trouvé également beaucoup d’émotions dans ce récit, mais il m’a semblé que seule la principale narratrice était capable de s’émouvoir. Il arrive quelque chose de dramatique à l’une des princesses ? Alyhia va de suite s’encourir de sa santé et souhaite l’aider alors que la famille de la victime s’en contrecarre le coquillard, même si ce Royaume avait des coutumes perçues comme plus « humanistes ». Je pourrais en citer d’autres, mais j’ai trouvé cela dommage. Cela aurait mérité plus d’approfondissement et de développement pour certains ressentis, afin que l’on puisse mieux s’identifier et comprendre l’ampleur des faits vécus, d’autant plus que c’est un roman destiné aux adolescents et jeunes adultes.

Pour conclure, j’ai passé un bon moment de lecture à suivre l’histoire d’Alyhia et son évolution, dans ce monde fait de magie et de royautés. Si les personnages secondaires et les émotions méritaient plus de développement, cela reste un très bon roman qui parle de choses concrètes et actuelles, un très bon moyen de sensibilisation. Si tu aimes ce genre d’histoires fantasy, les héroïnes un peu badass et les grandes histoires d’amour, fonce !